La peinture en Lombardie au XVIIè siècle, La violence des passions et l'idéal de beauté
La violence des passions et l'idéal de beauté On considère généralement que la peinture lombarde du XVIIe siècle s’inscrit dans une tradition figurative aux tons sombres et sévères dominées par la ferveur religieuse des deux célèbres archevêques de la famille Borromée, Charles et son cousin Fréderic. Cette interprétation s’explique par les accents dramatiques qui caractérisent nombre des principaux représentants de cette école artistique- comme Cerano Morazzonne et Tantio da Varallo-, qui travaillent tous pendant les premières décennies du siècle, entre les deux pestes qui marquent le destin tragique de la région entre 1576 et 1630. Mais le XVIIe siècle lombard ne se résume pas à cela. Aux peintres de la peste s’ajoute bien vite un courant figuratif d’un registre différent mais tout aussi fascinant, caractérisé par un langage sentimental et par la recherche d’une beauté idéalisé et sensuelle. Cette deuxième âme de la peinture lombarde voit le jour avec Giulio Cesare Procaccini et se manifeste pleinement pendant les décennies centrales du XVIIe siècle, avec l’affirmation de Carlo Francesco Nuvulone et des autres protagonistes de la période baroque dans bien des cas injustement négligés. Cette exposition, qui se propose de jeter un regard nouveau sur cette période, oppose dialectiquement les deux aspects différents du XVII e siècle lombard, en montrant que les meilleurs expériences de la deuxième partie du siècle s’accomplissent dans le sillage de la trajectoire inaugurée par Procaccini