Paramuseum, Laurent Grasso
Fasciné par la manière dont les différentes manifestations du pouvoir peuvent affecter notre conscience, l’artiste tente de saisir l’invisible en révélant la face cachée de ce que nous percevons habituellement. Des tableaux spécialement conçus pour l’exposition isolent sur un fond argenté des regards empruntés à des personnages de la collection. Ils établissent un dialogue indirect avec les peintures accrochées par Laurent Grasso dans la galerie de portraits. D’autres figures issues de la collection sont reprises dans des œuvres de l’artiste, comme autant de spectres fantomatiques apparaissant sur une pellicule photographique. Le motif impérial et napoléonien se révèle à travers un accrochage en lien avec le pouvoir. La dimension symbolique et concrète du pouvoir, envisagé comme une force magnétique est représentée dans une salle consacrée au Vatican et à l’esthétique de la puissance papale. Des œuvres singulières du musée, spécialement sorties des réserves, notamment des paysages anciens jaunis pas le temps et éclairés par des néons, accentuent l’onirisme de ce musée réinventé. Laurent Grasso propose une atmosphère étrange, inquiétante, en manipulant les œuvres comme autant d’êtres vivants, de présences, de fantômes – tels des spectateurs anonymes dévisageant l’environnement et le spectateur. L’exposition tire parti des jeux de perspective et d’enfilade du dernier étage du musée, évoquant un grenier plongé dans la pénombre…